Cher achille raconte nous l histoire de nos ancetre ?
Les guerriers qui t'intéressent, ces braves et vaillants Myrmidons, évoquent un tel flot de souvenirs que j'ai dû m'étendre pour dicter; ce déluge d'images du passé s'empare de moi et fait tanguer mon grand corps.
Pour cela, il faut revenir à ma tendre enfance, avant l'âge de sept ans où je fus confié à mon maître, Chiron, et m'éloignai à jamais des terres fertiles de ma douce Phthie. En Phthie, je vivais chez mon père et bénéficiais de l'enseignement de mon bien-aimé maître, Phénix. Lorsque nous étions réunis autour d'un banquet, je m'asseyais sur ses genoux, buvait son vin et mangeait son repas pendant que j'écoutais mon père raconter les hauts faits de son père, mon grand-père, le divin Éaque, maintenant juge des morts aux Enfers, tant son intégrité, sa sagesse et sa clairvoyance étaient admirés des dieux.
Vous vous demandez pourquoi je te raconte tout cela, pardonnez je vous en prie ces interminables détours, et écoute bien ce qui va suivre et surtout regarde avec les yeux de l'enfant que j'étais.
Zeus un jour tomba amoureux fou de la Nymphe Égine. Se transformant en aigle, il s'envola, l'attrapa au passage entre ses serres et l'amena avec lui sur l'île Oenone. Là, il l'a séduisit et, de leur union divine, naquit un enfant, Éaque. Cet homme, fils du dieu suprême, possédait la sagesse incontestable des grands hommes, nourrissons de Zeus. Il devint grand roi sur cette île, qu'il nomma Égine en hommage à sa mère. Éaque fortifia l'île de hautes et puissantes murailles, la rendant ainsi inaccessible aux invasions. Partout, on parlait de ce grand roi, puissant fils de Zeus. Cette année-là, les Hellènes souffrirent grands maux. La sécheresse frappait toutes les campagnes d'une mer à l'autre. La famine régnait en maîtresse sur la terre. On questionna la Pythie à Delphes, qui affirma que seul Zeus pourrait nous sauver et que Zeus n'écouterait la voix que d'un seul homme, Éaque. Mon grand-père pria donc son père et lui parla en de tels mots de sagesse que Zeus pardonna aux hommes et fit tomber la pluie salvatrice.
Mais la vindicative Héra, jalouse à mourir, n'oublia pas l'adultère de son époux et, un jour, frappa tous les habitants du royaume de la peste, à l'exception de mon grand-père. Les hommes tombaient morts sur d'autres cadavres et ceux qui survivaient se tranchaient la gorge d'horreur tant le spectacle faisait peine à voir. Sur l'île flottait une odeur de putréfaction qui éloignait les oiseaux et les poissons. Éaque pria à nouveau son père et lui demanda comment il pouvait régner sur une terre où nul autre être vivant n'existait. Zeus eut pitié de son bien-aimé fils et transforma les seules bêtes encore vivantes sur l'île, les fourmis, en des hommes, des femmes et des enfants vigoureux. Ce peuple prit le nom de Myrmidons, myrmêkes pour fourmis.
C'est en mémoire du peuple au sein duquel il fut élevé que mon père, Pélée, roi de Phthie, nomma les guerrier de son armée, les Myrmidons. Armée qui m'a suivi sur les côtes phrygiennes, en Troade, pour combattre le roi Priam et son infâme fils.
Ma présence à cette guerre était écrite dans le ciel. Ma mère, la néréide Thétis aux pieds d'argent, était vouée à donner naissance à un fils qui surpasserait la gloire de son père. Zeus choisit mon père, et ainsi je devins l'homme de la prophétie. Mon destin est de devenir un héros, car nul descendant de Zeus ne devrait être éloigné de l'île des Bienheureux après sa mort. La prophétie disait que Troie ne pourrait être prise, sans le plus grand guerrier de Grèce, Achille. Quant aux Myrmidons, il était tout naturel que l'armée de mon père m'accompagne.
Achille